L’hôtel D Pet

Alors qu’un hôtel de luxe D Pet pour chiens ouvrira à New York dans les prochaines semaines, le business des produits et services pour nos animaux de compagnie ne cesse de s’élargir. Aux Etats-Unis, c’est déjà un vrai créneau. En plus de ces D Pet Hotels à 79 euros la nuit en chambre simple et 200 euros en suite d e luxe, touteune série de services spécial pets sont apparus. Certains clubs de gym sont réservés aux chiens et chats. Ceux qui ont besoin d’une remise en forme complète disposent même de spas de luxe. Des restaurants se labellisent « pets friendly » avec des places à table pour les chiens et menus adaptés, ils ont même leur « Guide du routard » spécial chien Bring Fido. Enfin, depuis 2009, les animaux de compagnie américains disposent d’une compagnie aérienne dédiée, Pet Airways, avec places assises en cabine, hôtesses et plateaux repas (environ 220 dollars pour un aller simple New York-Chicago).

En France, les premiers services haut-de-gamme pour animaux domestiques apparaissent dans le paysage. Pour l’instant, en guise d’hôtel, on trouve surtout des maisons de passionnés des chiens qui ouvrent leurs portes aux pensionnaires avec jeux, câlins et promenades à gogo. A Saint Géniès de Malgoirès (Gard) le Mas des Peras accueille les animaux pour quelques heures ou quelques jours dans de vastes pièces climatisées et aménagées avec télévision et caméras de surveillance. Mais pour l’instant, il s’agit de dortoirs mixtes et communs à plusieurs animaux. Pour répondre à la demande, les propriétaires du lieu prévoient d’ouvrir prochainement un espace VIP avec des chambres individuelles à 30 euros la nuit : chauffage au sol, climatisation, distributeur d’eau automatique et cour privée de 35 m2.

Depuis dix ans, le marché des produits et services pour animaux domestiques a littéralement explosé. En 2010, les Français ont dépensé 4,5 milliards d’euros pour leurs compagnons à quatre pattes (mais aussi à deux ailes ou à plusieurs nageoires), soit deux fois plus qu’en 1990. Sur ce budget, 1,5 milliard concerne l’achat de l’animal lui-même. Mais les petits plats, les accessoires, les séances de toilettage et services de garde ont pris leur place dans ce budget. Selon les spécialistes le coût mensuel d’entretien d’un chien varie entre 30 et 100 euros par mois suivant le type d’alimentation, le toilettage, le vétérinaire, etc. Pour un chat, les frais tournent autour de 35 euros mensuels avec budget pension une fois par an et vétérinaire. Pour les vrais mordus, l’addition grimpe forcément. A 100 euros la consultation du véto comportementaliste et 50 euros la coupe aux ciseaux pour un caniche, forcément, on arrive à un vrai gros budget.

La Wouf Box

Les géants de l’alimentation pour chiens et chats l’ont bien compris avec de plus en plus d’innovation pour multiplier les achats comme la première glace sans lait pour les chiens allergiques au lactose lancée l’année dernière par Purina (la branche alimentation animale de… Nestlé). La dernière trouvaille suisse : une pub s’adressant directement aux chiens. Le spot joue sur trois types de sonorités susceptibles d’attirer les canidés vers l’écran de télé : couinement de jouet en caoutchouc, sifflement très aigu et haute fréquence inaudibles par l’homme (à 18.000 hertz). Une belle opération au vu du formidable buzz généré sur la toile (plus de 350.000 connexions sur YouTube en un mois). De son côté, l’autre géant du secteur Royal Canin (branche alimentation animale de l’Américain Mars) n’est pas en reste. Avec sa nouvelle recette de croquettes pour les chiens de très petites races et de plus de 8 ans (X-small mature +8), les vieux Yorkshire ont leur propre régime. Parmi les dernières trouvailles, la Woufbox propose toute une gamme d’échantillons réunis dans un coffret que l’on reçoit sur abonnement et dont le contenu change chaque mois. Dans la box du mois d’août ont trouvait une gamelle pliante, des friandises énergétiques, un frisbee, et un spray dentaire. Le concept existe aussi en version Miaoubox.

Sans vouloir avantager une espèce animale plutôt qu’une autre et ayant moi-même déjà acheté un panier mousse et des friandises pour mon chat, ces innovations marketing me laissent quand même sacrément songeuse. Et me conduisent à comparer ces destins  d’animaux de compagnie super gâtés à ceux des poules de batterie coincées à vie dans des cages minuscules ou des chiens de laboratoires qui passent leur courte existence  àse voir administrer des médicaments, des produits chimiques et des blessures sous la lumière des néons. Ca leur ferait drôlement bizarre de se retrouver sur le lit « king size » d’une chambre d’hôtel de luxe, après une séance de massage vétérinaire et devant un plateau repas super appétissant.

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