Lundi 14 janvier, un banal accident de la route dans la ville chinoise de Changsha a viré au sauvetage animalier. Dans un camion accidenté, 1 000 chats ont reçu l’assistance de nombreux riverains pour les nourrir et les libérer. Destinés aux restaurants de la métropole de Guangdon où le chat est un plat apprécié, les matous étaient entassés, compressés à 20 ou à 25 dans des petites cages de bois. Alertés notamment par un des policiers intervenu sur l’accident et via le réseau social Weibo, de nombreux riverains sont venus spontanément porter secours aux animaux. Ils ont trouvé des chats affamés, privés d’eau et de nourriture depuis plusieurs jours et en très mauvais état. Certains déjà morts.
Selon l’ONG Care for chinese animals, une véritable chaîne de solidarité s’est spontanément créée pour aider ces animaux et commencer à les nourrir et à leur donner du lait. Rapidement, une cagnotte de 1.300 euros a été constituée pour racheter les félins. Ainsi, certains matous promis à la casserole ont commencé à emménager chez des bénévoles de l’association et des riverains compatissants. Les autres devraient rejoindre un centre d’accueil de secours de la «Changsha Small Animal Protection Association» et des cliniques vétérinaires pour être soignés.
L’accident révèle une nouvelle fois le visage très contrasté de la Chine. Dans la province de Guangdon et dans le Sud Est du pays, les restaurants sont nombreux à proposer du chat au menu. Ces animaux viennent généralement des campagnes où les villageois les élèvent pour gagner un peu d’argent. Ils gardent les animaux attachés par le cou avec des fils de nylon et les nourrissent sommairement avant de les vendre au prix d’environ un euro le kilo. Car les chats doivent avoir atteint un an pour être « commercialisables » : manger du chaton est réputé porter malheur dans ces contrées chinoises.
Une fois achetés par les intermédiaires, les chats sont donc tassés dans des caisses en bois, en attendant d’être acheminés. Ils peuvent y passer plusieurs semaines… Une fois chez les restaurateurs, ils sont enfermés dans des armoires et exhibés dans des cages à l’heure du dîner : le client a ainsi la possibilité de choisir le félin qu’il veut déguster. Le chat sélectionné sera égorgé et dépecé avant de passer en cuisine… La consommation de chat n’est pas réglementée en Chine où l’on estime que 4 millions de ces petits animaux sont tués chaque année pour être accommodés et mangés. De plus ne plus de Chinois s’élèvent contre ces pratiques qu’ils jugent barbares et créent des associations pour défendre les animaux.