Pendant la canicule, certains zoos se sont mis au régime « sorbet ». Afin de rafraîchir les ours polaires et de réhydrater les félins, les cantines ont multiplié les recettes givrées. Sorbet de maquereaux pour les ours blancs, sorbet hémoglobine aux morceaux de viande pour les tigres… les recettes ont de quoi surprendre. Du côté des macaques du zoo de Thoiry, les menus « grosses chaleurs » sont moins décalés : sorbets aux fruits et au sirop. Quant aux deux pandas de Saint-Aignan (Loir-et-Cher), leur régime pourrait même faire des jaloux parmi les visiteurs : glaces au miel et aux pommes faites maison (en fait, des morceaux de pommes et des doses de miel dans des gros glaçons). Du côté des éléphants et autres girafes et zèbres censés supporter les fortes chaleurs africaines, la canicule n’a pas fait évoluer le menu. Ils ont seulement été pourvus d’un petit abri permettant de faire la sieste à l’ombre. Mais certains zoos font preuve de plus d’imagination. Ainsi, le parc animalier du Beaujolais Touroparc fait courir des tuyaux dans l’enclos des flamants roses pour humidifier le sol tout au long de la journée. Et chez les ours malais, un arrosage crée une petite rivière pour se désaltérer. Dans l’espace des éléphants, une piscine permet de se rafraîchir dès que la température grimpe un peu trop et les quatre petits tigres nés récemment restent au frais à l’intérieur.
Tous ces aménagements estivaux ont été relayés par les médias pendant la période de canicule. Moins médiatisés, les animaux de certains zoos connaissent pourtant eux aussi un changement de régime qui a de quoi surprendre. Car en Italie, la crise frappe durement de nombreux parcs animaliers. Pour les animaux, cela implique des conditions de vie inadaptées à leur espèce et des problèmes d’approvisionnement. Avec des kangourous hébergés dans des niches pour chiens et des félins squelettiques dans des cages minuscules, 10% des zoos italiens ne sont pas aux normes comme l’explique le quotidien suisse Le Matin. Ces structures privées ne respectent pas la directive européenne de 1999, qui les oblige à offrir une qualité de vie décente aux animaux exotiques qu’ils ont enfermés dans leurs murs. Dans le zoo de Rome, les orangs-outans ne sont plus tentés par les cigarettes que leur donnaient les visiteurs fumeurs. Mais désormais, ils sont reclus dans une fosse. Le budget prévu pour leur construire une maison a été finalement affecté au restaurant du site. A Naples, certains animaux sont morts de faim et de froid en 2003. Cette année, la direction a fait savoir qu’elle n’avait plus d’argent pour nourrir ses bêtes et organise ponctuellement des collectes.
A Bornéo, la situation des animaux de zoo peut se révéler bien pire encore. L’histoire du crocodile Hollande presque mort de faim et recueilli par une association française en témoigne. L’animal avait perdu toutes ses dents en essayant de ronger les barreaux de sa cage pour en sortir.
Sans commune mesure avec ce drame, un gnou s’est échappé du parc zoologique de Thoiry fin août. Mais il a été retrouvé dans le village voisin d’Autouillet. La dépêche AFP ne précise pas s’il s’était posté devant la vitrine du vendeur de glaces.