Tout le monde se souvient des prédictions de Paul le poulpe. En 2010, ce malin mollusque hébergé dans un aquarium allemand avait été capable prédire sans se tromper les résultats des derniers matchs du Mondial de football. Auparavant, 10 de ses 12 prédictions au rayon ballon rond s’étaient déjà réalisées. Et malgré le net penchant du poulpe pour la bonne blague, ce beau spécimen ne s’était pas payé la tête des parieurs qui avaient misé sur lui.
Car le poulpe est un sacré blagueur. Mollusque de la classe des Céphalopodes et ordre des Octopodes dont la durée de vie oscille entre un et trois ans, il est doté de huit tentacules et d’un sens de l’humour bien à lui. Lorsque ses soigneurs veulent le duper en lui proposant un bocal de crabe au couvercle bien vissé, il joue le tire-bouchon pour s’emparer de son repas préféré. Pour se protéger des fâcheux et faire rire les concombres de mer, il se déguise volontiers en tortue ou en ovni à pattes avec une écorce de noix de coco. Et quand il croise un prédateur qui cherche la bagarre, Mimic, un spécimen indonésien qui adore se déguiser, prend l’apparence de son adversaire pour lui flanquer la trouille.
Mais le poulpe a bien d’autres ressources. Astucieux, il semble capable de résoudre des situations complexes. Certains chercheurs commencent à évoquer l’intelligence du poulpe alimentée par un grand nombre de neurones qui lui donnent les capacités d’apprendre et de mémoriser. Par exemple, quand ils cherchent à embêter un poulpe en l’empêchant d’aller là où il souhaite, l’invertébré est capable d’analyser la situation et de trouver rapidement la solution : il se transforme en contorsionniste de haute volée et leur joue un bon tour en passant par des petits tuyaux (à la 4ème minute de la vidéo espagnole). Bref, le poulpe est un mollusque qui ne manque ni de ressource, ni d’imagination, ni de vista.
Tous les plongeurs passionnés vous le diront, quand il se planque dans un trou, il le referme à l’aide de multiples petits cailloux collectés dans les environs. Car comme tous les grands comiques, le poulpe a ses coups de blues et ses envies d’être seul. Quand on regarde attentivement la version française d’une carte de restaurant grec, on le comprend aisément.