Un zoo dans la tête

Campagne anti fourrure Fondation Bardot. 2012.

Campagne anti fourrure Fondation Bardot. 2012.

Pourquoi certains créateurs de mode mettent-ils toujours de la fourrure dans leurs collections, alors que la fausse fait si bien illusion ? A l’approche de l’hiver, la question revient dans les esprits et pousse les amateurs de défense animale à s’interroger à nouveau sur leur consommation. Bien sûr, quand on est préoccupé par le sort des animaux, on n’achète pas de manteau de fourrure et on évite les cols bordés de lapin et autres bas de manche en renard. Mais au-delà de ce filtre évident, certains commencent à proposer le boycott des marques à fourrure. Objectif : les convaincre de passer au 100% faux. Cet automne, le nouveau site mode sans fourrure vous aide à faire le tri. Sa liste verte répertorie toutes les marques de prêt à porter qui s’engagent contre la fourrure comme Benetton, Esprit, Gap, Lacoste, Ralph Lauren ou Vivienne Westwood. Mais le site dresse aussi une liste rouge des marques avec fourrure. Une liste qui dénonce ainsi Chevignon, Claudie Pierlot, Comptoir des cotonniers, IKKS, Jacqueline Riu ou encore Kookai et Maje. A mon grand dépit, je dois reconnaître que j’y ai retrouvé les deux griffes chez lesquelles je suis habituée à m’approvisionner. Et vais donc devoir revoir ma façon de garnir mon dressing.

Une campagne de l'association Peta

Une campagne de l’association Peta

Si on n’en entend plus tellement parler en France depuis les premières campagnes anti fourrure des années 90, l’industrie idoine n’a pourtant pas vraiment reculé. Après quelques années sombres où la fourrure n’était franchement plus à la mode, elle repart à la hausse depuis quelques années. En 2010, les ventes mondiales de fourrure on représenté 15 milliards de dollars, soit 70% de plus en dix ans. Les marchés émergents expliquent en grande partie cette reprise, l’Asie dépasse désormais l’Europe avec 6 milliards de dollars par an, contre 4,5 pour le vieux continent et 3 pour la Russie. En France, 200 entreprises travaillent dans le secteur.

Un élevage de visons.

Un élevage de visons.

Chaque année, 55 millions d’animaux sont tués pour l’industrie de la mode et 70% de cette fourrure est produite en Europe. Mais trois quart de ces animaux sont abattus pour rien, puisque leur fourrure sera finalement considérée comme non utilisable et finira à la poubelle. Pour fabriquer un manteau, il faut en moyenne cent chinchillas, quarante visons ou encore sept léopards. Pour essayer de redorer leur image, la Fédération internationale de l’industrie de la fourrure (IFTF) a inventé un label OA (Origine assurée).  Celui-ci est censé garantir le bien-être des animaux avec une taille de cage minimum, des conditions sanitaires garanties… Il assure aussi la traçabilité des peaux, du producteur au détaillant. Mais ce soi-disant label a été créé par l’industrie elle-même et ne fait l’objet d’aucun contrôle extérieur. Selon l’association belge GAIA, les vidéos tournée dans les élevages labellisés OA révèlent que les animaux vivent dans des conditions déplorables et que ce label ne garantit que la volonté marketing des industriels.

 

Notes : la campagne mode sans fourrure est soutenue par différentes associations dont Animalter, L214, Merci la mode ou la société anti fourrure

 

A noter :

En octobre 2013, la ville de West Hollywood (Californie), plus connue sous le nom de WeHo est la première ville aux Etats-Unis à interdire la fourrure. C’est paradoxalement aussi la ville où se trouve le siège du Conseil de l’information sur la fourrure aux Etats-Unis (The Fur Information Council of America).

 

A voir : Furcoat un dessin animé doux amer sur les rêves d’un vison d’élevage coincé dans sa cage au milieu d’un hangar.

 

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