La captivité ne convient pas à tous les animaux. C’est bien ce que l’on peut conclure au regard des nombreux faits divers relatant des fugues de kangourous, ours bruns et autres camélidés. Au mois de janvier 2013, une panthère noire aurait été aperçue en pleine nature aux alentours de Villeneuve Loubet (Alpes-Maritimes). Sans avoir pu déterminer d’où elle venait, les autorités ont confirmé qu’il pouvait bien s’agir d’une panthère au vu des traces laissées par l’animal. Mais pour l’instant, le félin ne s’est pas laissé approcher ni capturer. En juillet dernier, c’est un kangourou qui s’est installé dans un bois de Sainte-Hélène-sur-Mer (Morbilhan). Echappé de l’enclos d’un particulier, qui l’avait adopté pour servir de tondeuse écolo de pelouse, l’animal baptisé Skippy s’approche régulièrement des habitations et il est devenu la mascotte du village. Mais là encore, les autorités n’ont pas réussi à le capturer.
Dans l’Aude, c’est un zébu qui a été découvert début janvier dernier dans un champ de la commune de Quillan. Echappé ou abandonné, ce bovidé à bosse a donné lieu à une enquête mais la police municipale n’est pas parvenue à retrouver son propriétaire. Seule certitude, l’animal dont l’espèce est originaire d’Asie ou d’Afrique n’a pas pu arriver là tout seul. Au même moment, deux dromadaires ont quitté leur cirque qui stationnait dans l’Allier et disparu dans la nature. Les deux spécimens, prénommés Simba et Judas, sont âgés de 5 et 3 ans et pèsent plus de 800 kg chacun. Selon le directeur du cirque, les animaux auraient aussi pu être volés. Dans un zoo de Cologne, c’est un tigre blanc qui a essayé de se faire la malle en août 2012 en tuant une gardienne dans sa fuite. Mais avant d’avoir pu goûter à la liberté, le malheureux fauve a été abattu par le directeur du zoo.
Pour eux, la cavale a été un peu plus longue, mais à peine : en octobre 2011, une cinquantaine d’animaux d’un zoo privé de l’Ohio n’ont pas eu plus de chance. Après que le propriétaire de cette réserve les eut libérés avant de se suicider, les félins, ours et singes ont pu connaître la liberté pendant quelques heures. Mais dans les 24 heures, ils ont été pratiquement tous abattus par la police locale qui a affirmé ne pas avoir eu suffisamment de seringues hypodermiques pour les endormir… Au final, après avoir massacré 49 bêtes, les autorités n’ont réussi à capturer que six pensionnaires en cavale : un grizzli, trois pumas et deux singes.
E
n Ecosse, c’est un ibis rouge qui a réussi à prendre enfin son envol en août 2012. Il a quitté le zoo d’Edimbourg grâce à un trou dans le filet en corde de sa cage, sans doute grignoté par un écureuil complice. Quelques heures plus tard, l’oiseau a été aperçu dans un parking à 450 km de son point de départ, mais il n’a pas été capturé. Pour les zoos, la fuite d’un animal fait partie des risques potentiels à surveiller. Et cela réclame des entraînements ad hoc. Début février 2013, les employés d’un parc zoologique de Tokyo ont ainsi dû faire face à la fugue d’un zèbre dans le cadre d’un exercice. Les visiteurs du parc zoologique Tama ont été évacués pendant la durée de la simulation et le gardien déguisé en zèbre a été neutralisé par un pistolet anesthésiant…
La moralité de toutes ces histoires heureuses ou malheureuses d’animaux épris de liberté ? Quand on regarde attentivement la taille des cages des zoos et le cruel manque d’activité des animaux qui y sont enfermés, on comprend qu’ils aient envie d’aller voir ailleurs. Et ce n’est pas Bestiaire, le film québécois de Denis Côté qui sort en salle ce mercredi 27 février, qui nous amènera à penser le contraire.