Un zoo dans la tête

Vente de chats sur les marchés

Dans l’Empire du Milieu, le chat se mange en sauce et il est réputé être bon pour la santé. Ce qui paraît totalement barbare à la majorité des Occidentaux ne choque pas la plupart des habitants de Pékin ou de Canton. Pour ces derniers, le chien ou le chat  font partie du cheptel d’un éleveur, à l’identique des vaches et des poulets chez nous. Sur les marchés comme celui des Trois oiseaux,  à Geelong, ils sont entassés dans des caisses, vendus et saignés à la demande. Un seul étal écoulerait plus de 300 kg de viande de chat par jour en hiver.

Depuis des lustres, les recettes à base de viande de chat ont leurs adeptes. Elles sont particulièrement répandues dans la province de Guangdong et sa capitale, Canton,  dont le plat local traditionnel « Shui Zhu Hua Mao » comporte principalement du chat  (mais aussi du poulet et du serpent). Les restaurateurs n’y hésitent donc pas à inscrire le chat au menu et on estime à 100.000 le nombre de matous consommés chaque jour dans cette province du Sud.

Ces chats sont élevés pour être mangés. Mais ils sont aussi parfois capturés à l’état sauvage et  même « kidnappés » s’ils se promènent en pleine rue hors de la vue de leur  maître… Leur viande est réputée avoir un goût proche de celle du lapin, mais moins filandreuse. Les principales parties cuisinées sont  les cuisses et  les pattes. Les abats, y compris l’estomac, sont mitonnés en soupe ou en ragoût.

Photo d el’Asia Globe sur Courrier International

Dans l’Empire du Milieu, l’urbanisation grandissante et l’évolution des mentalités conduisent de plus en plus de personnes à prendre des chiens ou des chats comme animaux de compagnie. L’idée qu’ils puissent  finir dans une casserole leur devient donc insupportable. Conséquence : des mouvements de défense des animaux sont nés pour réclamer  l’interdiction de cette cuisine. Ils organisent des manifestations en se rassemblant notamment devant les restaurants concernés. Lors des JO, ordre avait été donné aux restaurateurs de Pékin de ne pas servir de chat en sauce pendant  toute la durée des compétitions. En 2010 un projet de loi interdisant de manger du chien ou du chat avait même été élaboré et remis au Conseil d’Etat chinois. Sans succès.

Au Vietnam voisin, les recettes à base de chat se sont aussi répandues depuis les années 1990, comme le raconte Courrier International. Baptisé « petit tigre », le chat cuisiné y est réputé bon pour la santé et éloigner la malchance quand on en mange en début d’année. Par contre, la multiplication des rapts de chats, notamment das la province de Thai Binh, située dans le nord du Vietnam, a provoqué la colère des exploitants agricoles.

Au fur et à mesure que les chats disparaissaient, les agriculteurs ont vu se multiplier le nombre de rongeurs qui leur grignotaient une partie de la récolte, réduisant ainsi leurs revenus. Pour lutter contre la prolifération des rats, le gouvernement de la province a interdit les plats à base de viande de chat en 1995. Mais cette interdiction n’a pas été appliquée faute de sanction prévue.  Selon la restauratrice citée par Asia Globe, les chats sont achetés trois euros pièce et revendus sous forme de plats cuisinés à un tarif compris entre 7,50 et 10 euros par animal. La pratique est également courante en Corée et dans certaines régions des Philippines

 

Une fois saignés, et dépecés, les chats sont passés au chalumeau

En Europe, le petit félin est considéré comme un animal domestique et la seule évocation de plats à base de chat soulève non seulement le cœur, mais aussi un véritable tollé d’indignation. L’animateur de télévision italien Beppe Bigazzi en a récemment fait l’expérience. Il a été suspendu par la RAI (télévision publique italienne) après avoir vanté la saveur d’un ragoût de chat qu’il apprécie beaucoup (voir le Post). En France, comme dans la majorité des pays européens, tuer un chat ou un chien sans raison médicale est considéré comme un acte de cruauté. Ce délit est puni de 30.000 euros d’amende et de deux ans de prison selon l’article 521-1 du Code Pénal.

Alors, certes, certains amateurs de cette gastronomie pour le moins spéciale nous rappellent, par exemple, qu’en période de pénurie, une viande en vaut une autre. Et que, de fait, de nombreux Français ont dû manger du chat (et pas seulement) pendant la Deuxième guerre mondiale. Il est vrai aussi que nous faisons moins de cas pour les lapins et les chevaux, qui sont pourtant, eux aussi, considérés comme des animaux de compagnie. Moi, je serais pourtant incapable de manger du chat ou du chien, sans même parler du cheval… Et  j’avoue avoir déjà beaucoup de mal avec le lapin et le veau. La simple idée qu’on puisse saigner un chat ou l’ébouillanter vivant me rend malade.

 

Une viande nocive pour la santé

 

Alors quels arguments opposer à ces amateurs de recettes « félines » ?

Comme le terrain moral a déjà été largement commenté sur le Net, je me suis lancée sur celui de la biologie. Pour comprendre notamment pourquoi, en définitive, on mange très rarement des animaux carnivores. Outre le fait qu’ils soient coûteux à nourrir, ils concentrent plus de métaux lourds, de composés radioactifs et donc cancérogènes dans leurs tissus. En mangeant d’autres animaux qui stockent déjà ces substances nocives dans leurs graisses, les carnivores les accumulent. Leur viande est donc plus nocive pour la santé. C’est sans doute pour la même raison que la consommation régulière de poissons « poissonivores » comme le saumon ou le thon est déconseillée (ils concentrent notamment du mercure). La viande de carnivore contient aussi plus souvent des parasites et des virus pas forcément détruits par la cuisson. On se rappelle de la triste histoire du prion qui a été transmis aux vaches et ensuite à l’homme, à cause du choix malheureux de nourrir les bovins avec des farines animales issues d’os de  moutons.

Suivre @zoodanslatete

 

ACTUALITE : accident de transport de chats à Changsha.

6 commentaires
  1. Momo18 février 201319:37

    Beurk c’ est vraimment bete de mange du chat nous on veut pas etre tue pour etre mange alors eu aussi .

  2. bazin23 mars 201416:07

    vraiment horribleeeeeeeeeeeeeeeeee c méchant c cruel .Quels animaux exceptionnel !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!Si je pouVait faire quelque chose je le ferais……….

  3. Touck11 mai 201514:33

    Vous les occidentaux êtes totalement fermés, moralisateurs et incapables de comprendre d’autres cultures. Les animaux (TOUS) sont fait pour être mangés. Je soutiens totalement mes amis chinois. Je pense seulement qu’ils pourraient faire comme chez moi et les tuer avec un clou et un marteau avant de les faire bouillir leur évitant ainsi de souffrances inutiles.

    • admin11 mai 201519:50

      Drôle de message alors que justement, mon billet mettait l’accent non pas tant sur le côté culturel (animaux familiers ou de boucherie qui sont toujours des animaux) mais sur le côté scientifique (cellules d’avantages concentrées en métaux lourds et en toxines sur des animaux carnivores). Vous prétendez que « tous les animaux sont faits pour être mangés » mais « faits » par qui, par quoi, par quelle règle ? Drôle de position qui sent bon l’à priori judéo chrétien. J’avoue être plus convaincue par les démonstrations scientifiques que par les a priori religieux (un monde avec les humains d’un côté et les animaux de l’autre au détriment de toute preuve biochimique). En même temps, si une force supérieur a créé notre planète, que faites vous de sa miserecorde face à la mort infligée au vivant ? Drôle de ocntradiction.
      Bien à vous

      • Touck11 mai 201520:37

        Peut-être me suis-je un peux emporté dans ce commentaire. Ce qui m’énerve, c’est l’illogisme de la majorité des personnes qui commentent ce sujet : ou l’on mange de tout les animaux, ou l’on n’en mange pas. Si on choisi de manger de la viande, les seul raison qui devraient pousser un homme à en différencier les différents types sont des raisons de goût alimentaire ou des raisons scientifique, pas des raisons émotionnelles car un chien ne vaut pas plus qu’un mouton, jeter un chat vivant dans un marmite n’est pas pire que de le faire avec un homard ou de manger une huître vivante. Mon commentaire répondait donc bien plus aux deux premiers commentaires qu’à votre article. Toutes mes excuses pour son manque de clarté.

  4. Tom17 décembre 201522:31

    Même si je n’irais pas manger du chat et que je suis contre se fait la (j’En et 2 et je les aimes beaucoup) je peut comprendre que dans d’autre culture notamment asiatique cela ce mange, au final ils les traites comme des lapins , et il n’y a pas mal a sa , donc pourquoi les juger ? Il n’y a pas si longtemps que sa manger de la vache dans certain paye était un sacrilège pourtant nous en consommons plus que se que les asiatique mange du chat. Je ferais tout de même attention si je vais visiter un pays asiatique^^

Laisser un message

© 2012 — Un zoo dans la tête. Tous droits réservés. Propulsé par Wordpress.

Design et réalisation :